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Centre d’interprétation écomaritime

«Ça va occuper à peu près la moitié du bâtiment, y compris la partie pointue. Grosso modo, l’exposition traitera de la voie maritime, sous l’angle de la vie d’un pilote du Saint-Laurent. Il y aura aussi un volet historique. Ce sera une expérience relativement immersive, avec une projection, de l’ambiance et des textes», résume le conseiller municipal Denis Jutras.

C’est Halo Création, un studio de conception et de production multimédia spécialisé en mise en valeur de contenu, qui a obtenu le mandat de concevoir les grandes lignes de l’exposition, ainsi que son devis technique. «Halo a recueilli la documentation, consulté les gens du milieu et s’est fait une tête sur le genre d’exposition qu’il y aurait en fonction du budget et de l’espace disponible. Ils ont fait, en quelque sorte, le scénario et la mise en scène de tout ça. Maintenant, il faut retourner en appel d’offres pour l’installation des équipements et la réalisation du projet.»

La Corporation des pilotes du Saint-Laurent collabore de près. Elle a notamment permis de démystifier le métier de pilote et la navigation sur le fleuve Saint-Laurent et le lac Saint-Pierre. «Le métier existait avant la création de la Corporation, raconte M. Jutras. Il y avait des capitaines plus réputés que d’autres pour passer à travers le lac Saint-Pierre et amener les bateaux à bon port. On explique aussi pourquoi c’est si complexe, naviguer sur le lac Saint-Pierre. Ce sera un centre d’interprétation drôlement intéressant.»

La navigation sur le fleuve nécessite en effet une connaissance pointue des lieux. Quand un navire se rapproche des berges, le capitaine cède les commandes de la navigation au pilote. Sur le Saint-Laurent, le travail des pilotes commence tout près de la municipalité des Escoumins, sur la Côte-Nord. Si le bateau se dirige vers les Grands Lacs, une dizaine de pilotes vont se relayer, chacun connaissant par cœur les particularités de la portion du fleuve qu’il prend en charge. Par exemple, entre Québec et Trois-Rivières, les défis du pilote sont les hauts-fonds et les forts courants dus aux nombreuses marées. De Trois-Rivières à Montréal, les marées ne sont plus un enjeu. Par contre, le chenal de navigation est très étroit (245 mètres de large) et très sinueux.

Un autre volet de l’exposition parlera des autochtones, ajoute M. Jutras. Il a été élaboré avec la complicité des historiens du Grand conseil de la nation Waban-Aki, qui regroupe les bandes abénakises d’Odanak et de Wôlinak.

«Personne ne sera gêné de ce qu’on va présenter», promet Denis Jutras, qui connaît bien le monde muséal, lui qui est technicien au bâtiment et aux expositions au Musée des cultures du monde. Il estime qu’une fois en place, l’exposition devrait avoir une durée de vie de 7 à 10 ans.

 

Source: Le courrier du Sud par Marie-Ève Veillette